Introduction
Qui a écrit sur la foi et la science ? Surprise ! Une personne que l’on n’attendait pas dans ce registre, Mr Harry Roselmack. On le connait comme présentateur de Sept à Huit sur la une tous les dimanches. Il a aussi été présentateur du Journal Télévisé entre 2006 et 2011. On le connaît moins comme écrivain, producteur de films, de séries et de documentaires.
« Il n’est pas trop tard pour naître » est un livre volontairement exigeant, à l’heure du zapping, du manque de profondeur. Il va à l’encontre de la superficialité du propos, des polémiques inutiles et stériles. C’est un livre d’ouverture et de tolérance, à l’image de son auteur.
Un livre optimiste et courageux parce que spirituel, il fait du bien et il questionne la célèbre phrase apocryphe de Malraux,
« Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas ».
La rencontre avec Harry Roselmack
La rencontre de l’auteur de « il n’est pas trop tard pour naître » fut un choc de lumière (n’ayons pas peur des mots !) et je me permets de dire combien son humilité et son professionnalisme m’ont frappé. Sa grande liberté de ton est illustrée par des choix exigeants, critiqués parfois, engagés et parfaitement assumés. Il n’est pas trop tard pour naître, son dernier livre en fait partie.
Il n’aime pas les cases, ce qui n’est pas le choix le plus simple, et inspire les personnes à faire des choses qui ne sont pas attendues. Parmi ses livres de prédilection on trouve « le pouvoir du moment présent » de Eckhart Tolle. Nous échangeons quelques moments de pratique que je livrerai plus tard dans un article début juillet 2024. Il expliquera les ressorts optimistes de la personnalité de Harry Roselmack.
C’est un esprit de croissance (cf article Mental de croissance) et l’interview montrera pourquoi.
La structure du livre « Il n’est pas trop tard pour naître »
Dès l’introduction, le ton du livre s’impose …
« Quand j’appelle mes créateurs biologiques (mes parents), ils se fichent royalement de l’opérateur téléphonique que j’utilise »
C’est pareil pour la foi et le rapport au créateur de l ‘univers (Dieu si le mot ne vous fait pas peur). La religion est un moyen, facilitant le dialogue avec le créateur de l’univers mais ce qui compte vraiment c’est d’être présent à « LUI », la source, le créateur, Dieu peut-être.
La différence entre QUI je suis (l’identité, l’ego) et CE QUE je suis (un être incarné dans un univers plein de mystères et qui cherche sa raison d’être) est fondamentale.
Avoir des objectifs, des raisons de faire, n’est pas une raison d’être.
Le livre se découpe en deux parties :
ce que je comprends
ce que je pense.
Il aborde à la fois des questions scientifiques vulgarisées avec beaucoup de pédagogie et des questions philosophiques ou métaphysiques. Mais si on ne comprend pas tout de la première partie, la seconde est immensément accessible et pourrait inspirer bien des personnes à positiver leur vie. Certes tout le monde n’est pas familier avec l’instant de Planck, les champs scalaires, les fermions et les bosons, mais Harry et les éditions Jouvence ont mis au point une pédagogie qui facilite la lecture.
Partie 1 Ce que je comprends par la science
Si la science démontre, elle ne permet pas de trancher la question de l’origine de l’univers il y a 13,8 milliards d’années. Le quantique est probabiliste, non déterminé, non argumenté. La démarche sur les origines est forcément une histoire de croyance. Il n’est pas trop tard pour naître.
La question du temps occupe une grande place, de façon singulière.
Pour Harry le questionnement métaphysique est un violon d’Ingres depuis fort longtemps.
« Qu’est ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer je ne sais plus » Saint-Augustin
Sujet métaphysique et scientifique par excellence, il est un des thèmes de prédilection de scientifiques comme Etienne Klein ou encore Aurélien Barrau, l’astrophysicien-philosophe-lanceur d’alerte, qui tient volontairement un discours désespérant pour nous exorter à agir vite, car nous n’avons plus le temps, justement.
Avant eux, le sujet de la création a été abordée par les grands noms que sont Bergson, Teilhard de Chardin, Aristote, Saint-Augustin, Saint Thomas d’Aquin, Descartes, Pascal (et son fameux « pari » qui montre l’avantage du croyant sur l’athée) entre autres.
Soyons curieux et n’ayons pas peur de l’information ! Lisons !
Puis vient le sujet de la matière, de l’existant.
Tout ce qui est matière a son énergie, ses changements d’état informationnels et donc sa temporalité propre. Il suffit de regarder l’évolution d’un humain, d’un arbre, d’un animal.
Il est légitime de se questionner sur l’existence des différents états de la matière au préalable, comme une hypothèse explicative de notre monde.
L’espace est le résultat. Le temps est le processus.
Partie 2 Ce que je pense et ma foi
Dans cette partie les sujets abordés sont vastes, ambitieux, illimités et illustrent l’immense curiosité de leur auteur, sa passion pour la métaphysique.
J’en ai choisi sept (chiffre sacré universel par excellence) qui me semblent importants à retenir.
Plus on comprend ce qu’est la vie, mieux on la fait fonctionner.
La pensée est créatrice, en pensant avec constance à ce qui permet des opportunités, on les crée. Ceci est tellement vérifiable en permanence (voir la photo de Harry devant un texte du prince des poètes… et aussi devant une bouteille Veuve Cliquot me dit-il en riant ).
La liberté n’est pas une vertu en soi. C’est l’intention qui compte.
Ne pas avoir peur de la connaissance, être curieux, afin de chercher ce qui fait sens pour nous en collectif.
La pire chose qui puisse arriver c’est la peur. Demeurons dans l’amour.
Avoir une pratique de l’empathie plus large que le cercle familial, amical, affinitaire est ce qu’on appelle la grandeur d’âme.
Ce qui peut nous sauver collectivement c’est la quête d’essence et la quête d’un sens.
Comprendre la vie et aimer
Comprendre la vie. Pour la biologiste que je suis (oui peu de gens le savent), c’est un miracle tous les jours, de voir combien le corps a un potentiel naturel de réparation, tout comme la nature. Le corps humain est à la fois stable, persistant dans sa forme, et vivant par le renouvellement des cellules. Il en est de même pour l’univers, le violon d’Ingres de Harry.
« les deux mouvements essentiels de l’univers, dans sa réalité physique et son histoire, sont la contraction (entropique) et l’expansion (neguentropique). C’est comme si tout respirait. »
L’amour ! La gratitude ! Il est important de faire de la place à ce genre de mots qui sont souvent ceux des artistes, des écrivains, et des belles âmes dans leur contemplation inspirée. En faites-vous partie ? Être et avoir ne sont pas incompatibles, mais n’oublions pas d’être, avant tout. C’est un des messages principaux du livre.
Penser et être libre
La pensée est créatrice car elle se transforme en mots, phrases, croyances, postures et crée une destinée. La chance est une compétence, et ce n’est pas Philippe Gabilliet qui dira le contraire. Nous avons tous des opportunités et c’est ce que nous en faisons qui décide de nos vies.
A la page 153 le titre dit « La liberté n’est pas une vertu en soi; c’est ce que l’on en fait qui en décide » reprend encore cette idée de l’impact de nos choix de vie, de nos comportements individuels et collectifs. Dans une société qui érige la liberté en Graal, Harry nous invite à réfléchir au PROJET harmonieux du créateur et à la « responsabilité qui nous incombe dans sa concrétisation ».
Courage et sens
N’ayons pas peur d’apprendre, creusons, refusons un monde superficiel pour argumenter, donner du sens ! Et surtout balayons la peur et laissons nous guider par l’amour, qui est un sentiment transcendant.
« Je crois que le plus beau cadeau de la création, ce qui peut la justifier, c’est l’amour. Avoir un sens de l’empathie plus large que le cercle familial, amical, affinitaire est ce qu’on appelle la grandeur d’âme. Ce qui peut nous sauver collectivement c’est la quête d’essence et la quête d’un sens.
Et pour la beauté …
Certains artistes, comme le Prince des poètes, Abad Boumsong, incroyable performer très inspiré dans ses textes, touchent en plein coeur ceux qui croient au supplément d’âme comme Harry. Il choisit donc de citer à la fin du livre un magnifique poème en strophes, « Démiurge ». Il résonne en peu de mots avec le propos très structuré et argumenté de l’auteur de « Il n’est pas trop tard pour naître »
Bien avant d’être Moi J’étais Toi, j’étais Loi Un endroit sans frontière autre que la lumière (…) Avant d’être moi-même J’ai été un poème J’étais illimité Je fus l’éternité
Conclusion
Rechercher l’harmonie, par le moyen de l’amour, par le rapport à l’autre. Ensuite, privilégier le fond à la forme, et contempler, être patient. Enfin, accepter le mystère de la création comme une forme d’espérance qui nourrit l’optimisme. Harry, en toute humilité, nous donne accès à sa cosmogonie, mais se refuse à tout dogmatisme et nous livre même quelques secrets sur son imperfection. Courez acheter le livre
Il n’est pas trop tard pour naître.
Le mois prochain, interview exclusive de Mr Harry Roselmack sur les sources de son optimisme.
Lisez-bien !
Florence Ollivier Duchamp
Déléguée Rennes, conférencière, engagée et romancière.
Retrouvez-moi le dimanche soir sur le live INSTAGRAM d’Augustin Trapenard, pour vous partager ma passion littéraire
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