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Photo du rédacteurLara Dudu

Olympisme et optimisme article publié le 5 mai 2024

OLYMPISME ET OPTIMISME



Avez-vous remarqué combien olympisme et optimisme, bien que constitués de syllabes très différentes, résonnent en harmonie ?

Tous les médias vont se focaliser sur le passage de la flamme olympique . Ici en Bretagne l’événement sera couvert par les équipes locales lors du passage à Brest avant le départ vers les Dom-Tom , la Martinique et la Guadeloupe. Pour notre part, nous aimerions nous focaliser sur les liens entre olympisme et optimisme, car ces 2 mots sont intimement liés.

Est-ce que parce que l’optimisme et la force de résilience, qui sont souvent illustrées dans le sport de haut niveau, créent toutes deux la magie de la puissance ?

Qui est Devon Harris ?

Dans Grave la Pêche, auto-édité en 2019, préfacé par Philippe Gabilliet, membre fondateur de la ligue, j’avais eu l’immense joie d’interviewer Devon Harris, un modèle de focus et de persévérance.

Incroyable intégrité l’esprit du leader lumière !

Il a inspiré le film Rasta Rockett, sorti en 1993, juste après la première participation de cette équipe jamaïcaine improbable aux JO de Calgary. Rien n’a changé depuis, sur les grands principes de mental positif et de préparation.

Il a participé à Calgary, mais aussi Albertville et Nagano, dont les 2 derniers au titre de capitaine de l’équipe jamaïcaine.

Il est au service de son pays de naissance, de son pays d’adoption, de son public, selon ses termes et vit actuellement à New York.

Je vous livre ici le contenu de cette interview, retranscrite sous forme de récit. Et si vous aimez nos contenus, soutenez la ligue ici et adhérez !

Rasta Rockett et l’optimisme olympique

Ma grand-mère m’a raconté des histoires de soldats qui réalisaient des choses incroyables. Cela mettait le feu à mon imagination. Elle m’a appris que je pouvais poursuivre des entreprises que le commun des mortels aurait considérées trop difficiles. Voire impossibles.

« Continue à pousser ! Keep on pushing » est sa devise.

Tout commence par la vision, comment tu te vois, comment les autres te voient. Puis, ce que tu veux donner au monde, ce que tu veux faire et ensuite comment tu vas le faire. C’est un formidable catalyseur d’énergie que de se projeter dans une vision avec précision.

Le matin, je me visualise impacter un maximum les vies des personnes qui m’écoutent. Je médite tous les matins environ 15 min. Faire des conférences, c’est ma manière de contribuer au monde. Je travaille beaucoup sur leur préparation.

Discipline et fierté

C’est l’entraînement de l’armée qui m’a permis de supporter la difficulté des premiers entraînements de bobsleigh. Donc celà m’a donné la capacité de mobiliser mes ressources, de donner le meilleur. Plus on s’entraîne, plus le sentiment d’intensité se ressent. Jusqu’à ce que cela devienne plus fluide, plus facile…

Puis c’est aussi la fierté de représenter mon pays qui m’a donné de l’énergie. À la fois dans l’armée et pendant les JO, je sers mon pays, la deuxième expérience étant juste une extension de mon premier engagement.

Très fort cette notion d’engagement : on ne renonce pas, on donne tout et on le fait.

Candidats pour entrainement volontaire

Je suis passé plus souvent près de la mort en faisant du bobsleigh qu’à l’armée, car c’est un des sports les plus dangereux. Quand on lance cette luge carénée du haut de la piste, on n’a absolument aucune garantie d’être encore en vie dans les 8 secondes qui suivent. C’est une sensation incroyable. Lorsque je me suis engagé dans cette aventure, j’étais jeune lieutenant et j’ai juste répondu à une annonce parue sur le journal militaire : « Recherche candidats pour entraînement rigoureux et dangereux en vue de représenter la Jamaïque aux Jeux olympiques ». Rigoureux, oui ça l’a été. Au début, pendant les séances d’entraînement dans le froid, c’était extrêmement difficile pour des Jamaïcains. Mais on a tenu, on s’est soutenus, on a répété encore et encore.

Servir et mener

Mon premier principe : aucune tâche, aucun obstacle n’est insurmontable ; c’était la devise de l’armée jamaïcaine. Sandhurst m’a appris « serve and lead », servir et mener ; ne jamais oublier que le leader est celui qui prend soin des autres et fait en sorte que l’équipe avance.

Ce qui compte, c’est d’abord d’avoir de grands rêves puis de les poursuivre inlassablement, quels que soient les obstacles, dans un esprit de croissance et selon un process d’autoévaluation qui conduit à poursuivre avec détermination et à ne jamais abandonner.

Après les JO de 1992, je déménage à New York, changeant ainsi tout mon environnement et me lançant dans les recherches des financements pour continuer à pratiquer le bobsleigh. Toute cette mise en place nécessite du temps.

Ne jamais renoncer

Novembre 96, je n’ai toujours pas les sponsors, mais je commence tout de même à m’entraîner pour les JO de Nagano, programmés en 1998. Puis je pars pour Calgary pour pratiquer tout en continuant à appeler pour trouver des sponsors. Mais rien ne vient, et en plus je me retourne le ménisque. Mais j’apprends à apprivoiser la douleur.

Janvier 1997, le coach me dit que sans sponsor en juin, je devrai arrêter. Sur le moment, je suis d’accord avec lui sur ce timing, parce que je suis sûr que je trouverai ; ce qui me motive fortement pour persévérer dans des entraînements 8 h par jour.

Juin arrive et je n’ai toujours pas trouvé. Je suis alors à Evansted, Wyoming, petite ville à 50 miles de Park City, Utah, avec mes deux coéquipiers Jason Morris et Patrick Robinson. Mon genou me fait mal en permanence, il a doublé de volume, mais je me lève tôt le matin, avec eux, durant toute la période de juin juillet août. Je m’entraîne en gérant la douleur, alternant la piste de bobsleigh et la salle de gym pour lever des poids, travailler la tonicité musculaire. Le soir après la douche on livre des pizzas pour Domino’s Pizza.

Et pour celà, focus positif

On a pris l’habitude de discuter vers 23 h des choses qui se sont bien passées durant l’entraînement, ainsi que de celles qui méritent encore qu’on s’y penche pour ajuster. Ce processus de feedback collectif nous nourrit et nous fait progresser.

Novembre-décembre, toujours rien côté sponsorship. Il n’est arrivé qu’en janvier 1998 via une société de téléphonie dans l’Utah. Plus d’une année d’effort sans avoir la certitude que les fonds suivraient et que nous pourrions participer à Nagano. Il fallait l’énergie de la détermination ainsi que la vision pour tous les jours recommencer l’entraînement, malgré la douleur physique qui n’arrangeait rien. Si on avait attendu le sponsoring, nous n’aurions pas été prêts physiquement ; il fallait donc avancer et beaucoup donner sans certitude, dans un esprit de croissance et d’énergie.

Tout est éternel recommencement

Les saisons nous montrent que tout est un éternel recommencement et que l’univers a ses lois. Nous pouvons les trouver injustes. Nous pouvons nous plaindre. Mais cela ne changera rien au monde et ne nous fera pas avancer. Dans la vie, nous avons des saisons.

On ne porte pas un manteau en plein été ni un maillot sous la neige ! Nous tenons compte du climat pour nous positionner. Ainsi en est-il à l’armée, lorsque vous dirigez une équipe de bobsleigh. Et soyez sûr que tout succès apporte avec lui son lot de renonciations et de sacrifices ! En effet, il y a un prix à payer que vous devez estimer et être prêt à honorer. Tout a un prix : c’est une loi de la nature et vous devez vous adapter.

Printemps


On apprend, on pense avec dynamisme, on saisit de nouvelles opportunités. C’est la saison du renouveau. C’est une période d’intense activité.

Eté


On relève les challenges, et il y en a, et surtout on protège les premiers résultats. Beaucoup moins dans l’effervescence qu’au printemps. Il faut faire lever les graines. À l’effort du printemps succède celui de l’été.

Automne


Les graines ont levé, on a surmonté l’adversité, on remercie aussi, car c’est elle qui nous a fait grandir. En effet, trouver des solutions pour continuer… l’automne est le temps de la célébration et aussi de la préparation de l’hiver.

Hiver


Devon me rappelle cette anecdote de l’été 1998 : alors qu’il se prépare pour ses quatrièmes JO, de la neige se met à tomber. Rappelant symboliquement le fait que l’hiver peut survenir à tout moment dans une vie.  Evidemment ! Il faut s’y préparer, et l’on ne maîtrisera pas tout.

En conclusion

La vie est une succession de saisons auxquelles nous devons nous adapter intelligemment et avec courage.

L’engagement pour un but donne un profond sens à l’existence, comme nous en parlerons lors de la conférence qui sera donnée sur Rennes le 12 juin prochain, les aliments de la joie, dans le cadre d’un évènement national de la ligue des optimistes de France, du 12 au 15 juin, dans de nombreuses grandes villes. Chuuuutt … le programme arrive bientôt. Notez juste que si vous voulez passer un moment le plus optimiste possible c’est entre ces quatre jours que les dés seront jetés.

A  Rennes, nous vous donnons rendez-vous 2, cours des alliés à la maison de l'Artisanat, à partir de 19H30.

Le 12  juin 2024.

Mais je sais que d’ores et déjà les villes de Bordeaux, Lyon, Toulouse, Marseille, Clermont-Ferrand sont dans les starting blocks. Olympisme et optimisme.

 

 

 


RÉSUMÉ des leçons de cette interview :  Savoir faire des pauses salutaires dans la journée et dans sa vie !  Observer avec attention.  Cultiver l’enthousiasme pour nourrir la persévérance.  Ne jamais renoncer et faire des efforts jusque dans la douleur.

 

Faites du sport !

et Lisez nos articles (Sport des yeux)

Florence Ollivier Duchamp

Déléguée Rennes, conférencière et engagée et romancière.

 

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11 Commentaires

  1. Jean-Marc BONNET 7 mai 2024 à 18h20  - Editer - Répondre

    Une belle leçon de vie et de pugnacité. Devon Harris est incroyable d’inspiration. Merci Florence

  2. YANN SLODCZYK 7 mai 2024 à 18h30  - Editer - Répondre

    Félicitations pour cet article qui rappelle les vertus optimistes de l’Olympisme et du sport.Engagement, dépassement de soi, solidarité, acceptation des défaites ou difficultés, célébration des victoires, dynamique d’amélioration permanente.

  3. Nathalie Bagadey 8 mai 2024 à 18h35  - Editer - Répondre

    Je ne connaissais pas Devon Harris, une belle leçon de vie.

  4. Christian PONE 8 mai 2024 à 18h54  - Editer - Répondre

    Article fort interessant et instructif qui mérite la plus belle des médailles !Un bel exemple pour les sportifs

  5. florence duchamp 8 mai 2024 à 19h38  - Editer - Répondre

    Merci pour vos encouragements olympiques …

  6. florence duchamp 8 mai 2024 à 19h39  - Editer - Répondre

    Un témoignage extraordinaire!!!!

  7. Benhamou 8 mai 2024 à 19h40  - Editer - Répondre

    Merci pour cet article Florence, quand on visualise son rêve on a pas forcément besoin de savoir comment juste de connecter au pour quoi, et on avance et les solutions apparaissent en chemin comme ce sponsor au dernier moment. Quand j’ai dit au monde que j’organisais la frenchy comedy week, je ne savais même pas comment j’allais faire. Rêver et Dire les choses les rend concretes. Et quitte à rêver autant rêver grand !

  8. Fourel 20 mai 2024 à 9h41  - Editer - Répondre

    Toujours inspirantCréateur d’enthousiasmeEt cet article sur Devon arrive comme d’habitude à point nommé

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